« À la découverte de la permaculture à la ferme du Bec Hellouin »

visite_ferme_BecHellouin_permaculture_11er avril 2016 je suis partie en expédition avec Julie (la pétillante créatrice de La Box à Planter) et Mathilde (une de mes meilleures amies qui après avoir visionné le film DEMAIN, se lance avec d’autres étudiants dans la création d’un potager sur leur campus en Belgique).

Adieu nos ordinateurs et la grisaille parisienne, nous prenons la direction de la Normandie pour aller aux 1e portes ouvertes de l’année de la ferme du Bec Hellouin.

Pourquoi cette ferme plutôt qu’une autre me direz-vous ?

  1. Charles et Perrine, les fondateurs du lieu, étaient des citadins comme nous. Ils sont aujourd’hui ce qu’on appelle des « néo-paysans », ces anciens citadins qui effectuent un retour à la terre à la recherche de valeurs fondamentales. Avant leur reconversion, Charles était navigateur sur son bateau école Fleur de Lampaul et Perrine menait une carrière de juriste en Asie.
  2. Après quelques années à imiter le fonctionnement de la nature en faisant de la permaculture, ils ont réussi à créer « une oasis de vie généreuse sur des terres peu fertiles » (pour ne reprendre que la préface de leur livre « PERMACULTURE, guérir la terre, nourrir les hommes »). Là ils ont fait très fort, on se met toutes les trois à rêver à nos futures oasis de vie.
  3. Perrine et Charles ne se sont pas arrêté là, ils ont révolutionné notre vision du productivisme agricole. En partenariat avec une équipe de chercheurs de l’INRA et de l’AGROPARITECH, ils ont démontré qu’en cultivant de cette manière on pouvait, sur des petites surfaces, produire plus qu’un agriculteur conventionnel sur une surface beaucoup plus grande et ce tout en créant de l’emploi. De quoi nous donner de belles perspectives pour nos projets respectifs.

Toutes ces raisons nous ont motivées à partir à la découverte de ce projet pionnier. Et après une journée ensoleillée à la ferme du Bec Hellouin, il y a essentiellement deux grandes prises de conscience que l’on voulait vous partager.visite_ferme_BecHellouin_permaculture_5

  • Pour produire plus et mieux Perrine et Charles favorisent le bien-être des plantes en étudiant leurs besoins, en les associant avec d’autres plantes, en nourrissant le sol naturellement (notamment avec les branchages, paillages qu’ils ont sur leur propre terrain). Ils s’associent aux éléments naturels pour créer, selon les besoins, un espace plus ombragé grâce à des arbres fruitiers, un autre espace plus chaud grâce au microclimat généré par leur îlot-jardin. Ils partent du principe que tout est relié dans la nature et c’est en respectant la vie sous tous ses aspects que leur ferme est devenue un lieu magnifique et hautement productif. Pour en arriver à ce résultat ils ont traversé beaucoup d’épreuves, de doutes, de moments difficiles. Et aujourd’hui pour nous éviter de passer par les mêmes difficultés ils écrivent, forment, témoignent. Alors si comme nous vous avez envie d’approfondir le sujet vous retrouverez toutes les références sur leur site internet http://www.fermedubec.com.
  • Toute la force de cette forme d’agriculture repose dans… le sol. Vous savez lorsque l’on vous vend un produit de qualité on vous parle généralement d’un produit de « terroir ». Et bien ce terroir n’est autre que le sol duquel la plante tire tous ses nutriments. Or contrairement aux idées reçues, ce qui fait un sol riche ce n’est ni le labourage, ni le poids des tracteurs, ni les produits chimiques qu’on lui applique. Ce qui fait la richesse d’un sol est le travail harmonieux entre les milliards de bactéries, vers de terre, micro-organismes qui le composent et les systèmes racinaires des différentes plantes et arbres qui le recouvrent.

visite_ferme_BecHellouin_permaculture_6À ce sujet, il se trouve que justement la veille de notre escapade normande nous étions à la mairie de Gennevilliers pour suivre la conférence de deux experts pionniers de la vie du sol : Lydia et Claude Bourguignon. Ils nous avaient finalement préparées à ce que l’on allait découvrir, sur le terrain, au Bec Hellouin : la qualité des aliments provient directement de la qualité du sol qui provient elle-même directement de l’immense travail de coopération des micro-organismes du sol avec les systèmes racinaires des plantes.

Notre vision de l’agriculture est chamboulée. Et pourtant nous ne faisons que découvrir les prémices de cette permaculture. Nous avons le sentiment que travailler avec la nature tout en la respectant est un chemin très beau et sans fin…

Merci pour votre lecture attentive et n’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires !

Margaux, Julie & Mathilde

PS : Mon coup de cœur de la semaine, le livre « Les Néo-paysans » où Gaspard et Lucile nous partagent avec authenticité l’histoire d’une vingtaine de néo-paysans qu’ils ont rencontré tout au long de leur Tour de France de l’agriculture qu’ils ont fait à vélo, à 25 ans, pendant un an.

PS bis : Julie a approfondi notre article ici sur son blog. Jetez-y un coup d’œil !

PS ter : Pour plus d’informations sur le travail de Lydia et Claude Bourguignon : leur site internet. Vous les retrouverez notamment dans le documentaire de Coline Serreau « Solutions locales pour un désordre global ».

 

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